EST-CE UN SIGNAL POUR RALENTIR ?

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Le système nous envoie depuis longtemps des signaux pour ralentir. De la crise de la santé mentale au réchauffement climatique, nous avons vu l’impact de notre culture 24/7 non-stop sur le plan personnel et sociétal. Pourtant, jusqu’à cette crise du Covid-19, les catastrophes naturelles et les urgences de santé publique existaient à un niveau localisé. Maintenant, on nous demande- au niveau mondial – de ralentir. Le virus nous oblige tous à faire une pause dans nos vies occupées et à retourner dans un espace plus doux, avec nous-mêmes, les uns avec les autres et dans notre relation avec la planète. Nous n’avons peut-être pas les réponses que nous recherchons en ce moment, mais ce que nous avons à notre disposition, c’est la prise de conscience. Et avec la prise de conscience vient le choix conscient.

Prise de conscience du choix

Nos choix se prennent dans notre conscient et nous les faisons de notre plein gré. Ainsi pour moi, en ce moment, je suis consciente du niveau de stress et d’irritabilité auquel je suis soumise. Et j’ai le choix de m’en prendre à mes chiens, à ma fille, à mon partenaire, aux membres de mon équipe parce que je suis sous pression. Et j’ai aussi le choix de m’arrêter, de mettre une dose d’empathie, d’essayer de comprendre, de poser des questions. Je peux choisir comment répondre. Mais je ne peux pas faire ce choix si je suis déclenchée, si la situation a mis en marche mon cerveau reptilien de défense. Et surtout je ne peux pas choisir si je ne suis pas au courant du choix -ou de la possibilité du choix- en premier lieu. C’est l’une des raisons pour lesquelles le modèle ORSC est une ressource si puissante pour nous tous en ce moment. Parce que ces outils sont conçus pour nous forcer à une meilleure prise de conscience. A révéler ce qui se passe autour de nous. Et quand nous prenons conscience, nous prenons conscience des choix qui s’offrent à nous.

Nous sommes tiraillés dans de nombreuses directions et de gros morceaux de notre vie personnelle et professionnelle peuvent sembler hors de contrôle. Mais ce que nous pouvons faire, c’est ralentir. Nous pouvons ralentir afin de voir les choix que nous pouvons faire. Les choses que nous pouvons contrôler.

Lent avec soi-même

Je pense que beaucoup d’entre nous pensaient que nous allions obtenir des vacances scolaires avec les mesures de confinement mises en place, mais la réalité pour beaucoup d’entre nous, c’est que nous sommes plus occupés que jamais ! Si vous êtes en train d’essayer de passer rapidement au travail virtuel, je suis sûr que cela a été stressant. Et en plus de cela, beaucoup de gens doivent soudainement gérer le défi de travailler à partir de chez soi tout en ayant à s’occuper de leurs enfants à temps plein. Alors, comment pourrions-nous ralentir pendant cette période de changement si rapide ?

1. Méditation- même si c’est juste pour une minute. Demandez-vous quelle est la quantité minimale de méditation à laquelle vous pouvez vous engager chaque jour. Vous n’avez pas besoin d’un coussin ou d’encens ; et nul besoin que ce soit compliqué. Arrêtez-vous, concentrez-vous sur votre méditation, laissez filer vos pensées et soyez présent. La méditation, c’est simplement -et avant tout- s’arrêter et être conscient !

2. Yoga- l’anxiété est stockée dans nos muscles, retenue par notre corps. C’est pourquoi les pratiques comme le Yin Yoga, qui impliquent l’étirement et la concentration sur soi, vous aiderons à ralentir, prendre conscience et réduire le stress.

Et pour ceux d’entre vous qui ne font pas dans la méditation ou le yoga :

3. La Marche- Si vous êtes bloqués strictement à la maison ce n’est peut-être pas une option. Mais si vous pouvez sortir, promenez-vous, même si ce n’est que pour 10 minutes… et gardez vos distances !

4. La Nature- Si vous le pouvez, sortez et entourez-vous de la nature. La nature n’est pas du tout effrayée en ce moment et elle a tellement de sagesse. S’asseoir tranquillement près des arbres peut être extrêmement guérissant. Ou si vous préférez l’action, une simple promenade à travers une forêt peut tout à fait littéralement faire baisser votre tension artérielle.

5. Le Ménage – Je déteste le nettoyage … mais pour accueillir du neuf, il faut faire de la place avec l’ancien ! Ainsi, le nettoyage et le rangement peuvent-ils être une expérience cathartique, particulièrement pendant les temps incertains. Pouvez-vous nettoyer et ranger une chose chaque jour et créer de l’espace pour ce qui doit venir ?

Ralentissez avec votre partenaire

Comment puis-je me connecter avec ‘Nous’ ?

Cet exercice de 30 minutes est une merveilleuse manière de cultiver l’écoute profonde avec vous-même et votre partenaire, ami proche ou membre de la famille. En effet, cet exercice auquel je vous invite aide les couples (et les partenariats quelles que soit leur forme) à la fois à une meilleure introspection individuelle et une plus grande intimité. Et c’est vraiment simple :

1. L’un d’entre vous a 30 minutes pour parler, seulement de vous-même. (Ne parlez pas de l’autre personne parce qu’elle va être à votre écoute avec une attention complète et bienveillante et il serait très difficile pour elle de vous écouter vous plaindre à son sujet !) Vous allez donc parler de vous pendant 30 minutes, ce qui -vous le verrez !- est une quantité de temps étonnamment longue pour parler de vous-même !

2. Le travail de l’autre personne est d’écouter avec enthousiasme. Et il ne s’agit pas d’un dialogue. Si la personne ne comprend pas quelque chose, elle peut vous demander de le dire différemment. Mais vous ne vous engagerez pas dans une conversation !

3. Si vous êtes la personne qui parle, votre travail est d’aller profondément dans « Comment vais-je ? Vraiment ? » Vous pourriez commencer ainsi par « Eh bien j’ai été tellement occupé… » et puis aller chercher loin « Je ne peux pas croire que cela se passe, cela ne s’est jamais produit avant. » Et encore un peu plus loin « et si le monde était en train de changer complètement ? » Et si vous n’avez plus rien à dire, restez avec vos sentiments en silence, et laissez venir à vous ce qui émergera. Concentrez-vous sur vous-même, jusqu’à ce que la prochaine pensée bouillonne. Et quelque chose finira par bouillonner ! Prenez le temps de peler les couches et révéler le cœur !

4. Et si vous êtes la personne qui écoute, votre travail est simple mais fondamental : écouter avec toute votre attention. Être présent.

La règle la plus importante est que vous ne parlez pas de ce qui a été dit pendant les 48 heures qui suivent l’exercice. Cela crée de la sécurité et de l’espace.

Vous pouvez faire cet exercice à tour de rôle -on a du temps en ce moment !- ou sinon le répartir sur deux soirées. Faites ce qui vous convient et vous permet d’être dans les meilleures conditions de partage et d’écoute.

Ce que j’aime dans cet exercice, c’est qu’il fait travailler nos muscles des intelligences émotionnelle et sociale : « moi » et « nous ». C’est un exercice d’individuation et d’introspection parce que -comme tous ceux qui ont été dans une relation pendant un certain temps le savent – le partage profond a tendance à se raréfier avec le temps… Donc, si nous pouvons nous connecter avec « ce qui se passe avec moi ? » et ensuite partager cela avec notre partenaire, nous créons l’intimité.

Il s’agit de déverrouiller les blocages accumulés avec le temps et les rythmes de nos vies occupées et qui nous empêchent de partager.  Et de se connecter ainsi plus profondément avec notre moi et avec la personne en face de nous !

Ralentissez avec votre équipe

Pause : Lorsque je suis l’animatrice d’une visio-conférence ou d’une téléconférence, j’invite souvent tout le monde au départ à fermer les yeux et prendre une profonde respiration. Nous prenons une pause de 30 secondes afin « d’atterrir » correctement sur l’appel, ce qui est particulièrement utile si nous avons couru « virtuellement » toute la journée. C’est essentiellement un moment de méditation, mais je ne l’appelle pas comme ça. C’est simplement un moment pour prendre du recul par-rapport à tout ce que nous avons fait, faisons, ou devons faire, et nous rendre présents là où nous sommes pour nous concentrer sur ce que nous devons faire ici et maintenant.

Check-in : Si vous êtes quelqu’un qui s’est soudainement retrouvé physiquement séparé de son équipe, vous pourriez vous sentir en manque de certains rituels dont la situation vous a en quelque sorte dépouillé. Peut-être est-ce marcher pour aller à votre lieu de travail, la pause-café avec les collègues, ou des réunions hebdomadaires d’équipe. Et si de plus vous êtes un fan de sport, vous pouvez aussi ressentir le manque des rituelles conversations sur les matchs de la veille ou autres évènements sportifs. Les équipes sont en manque de leurs rituels.

C’est pourquoi, poser des questions simples – qui n’effrayeront pas les gens – au début des appels d’équipe peuvent les aider à ralentir et à se connecter à là où elles se trouvent :

– Quelle est la meilleure chose à propos de travailler à domicile ?

– Quelle est la chose la plus distrayante à propos du travail de la maison ?

– Quelle est la blague Facebook la plus drôle que vous ayez lu sur le virus Covid ?

– …

Soyez présents à ce qui est : Le rire au début d’un appel peut être un puissant fédérateur car il crée instantanément la communauté. Peut-être que tout le monde peut partager ses craintes autour du manque potentiel de PQ ! Mais bien sûr, si un membre de la famille de quelqu’un est aux prises avec le Covid, alors l’humour pourrait ne pas être la réponse la plus appropriée. Ainsi, ralentir au début des appels vous aidera à sentir l’énergie de cet appel, à connecter à ce qui est -ce que nous appelons le champ émotionnel- et à y être présent. Peut-être y a-t-il besoin d’un moment de révérence ou d’angoisse partagée avant d’entrer dans l’ordre du jour ? Rencontrez votre équipe où ils sont émotionnellement d’abord, et seulement ensuite pourrez-vous déplacer le champ émotionnel et les emmener ailleurs !

Appels de courtoisie : N’oubliez pas de programmer des rattrapages de café virtuels avec vos collègues. Ces conversations sont également importantes pour vos relations de travail. Ne vous contentez pas de passer tous vos appels sur les sujets du travail.  Ralentissez et socialisez… virtuellement!

Pourquoi nous faut-il ralentir ?

Qu’est-ce que cette crise nous demande ? À différents niveaux ? Que me demande-t-elle à moi, individuellement ? Et qu’en est-il pour nous et nos relations ? Ou encore Nous collectivement et globalement ?

Nous ne pouvons répondre à ces questions si nous n’utilisons pas cet espace qui se crée- les changements de routine, les perturbations de nos modèles, les ajustements à notre environnement de travail – pour écouter.

Ralentir nous aide à écouter profondément. A prendre conscience. Et de la prise de conscience vient le choix.

Donc, après avoir fini de lire cet article, je vais vous inviter à prendre une grande respiration. Un moment pour faire une pause. Et à partir de là, à partir de cet espace, vous commencerez à prendre conscience de ce que vous pouvez créer de cette crise.

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